Origine et maintien de la variation adaptative dans un environnement variable
Porteur du projet : Violaine LLAURENS - UMR7205
Co-porteur du projet : UMR7179 - Marc THERY
Etudiant recruté : Mónica ARIAS
Période & durée du projet : 2012 - 36 mois
Présentation du projet :
L’aposématisme est une stratégie de défense, où certaines espèces présentent des couleurs très vives associées à une toxicité, jouant ainsi un rôle d’avertissement pour les prédateurs. Le succès de cette stratégie dépend de la capacité des prédateurs à reconnaitre et généraliser ses signaux aposématiques et à éviter ces proies. Dans le cas du mimétisme, plusieurs espèces présentent un même signal aposématique et partagent ainsi le coût de l’éducation des prédateurs. Au cours de cette thèse, nous nous intéressons à un papillon mimétique néo-tropical, Heliconius numata. Cette espèce possède un grand nombre de motifs de couleurs des ailes, chacun présentant un fort mimétisme avec différentes espèces toxiques. Dans cette espèce, un locus unique, appelé supergène P, est responsable de la variation de ces motifs colorés des ailes. Bien que plusieurs motifs colorés coexistent en populations naturelles et se croisent donc fréquemment, des motifs intermédiaires sont rarement observés. Cette thèse a pour but d’explorer comment la sélection naturelle par les prédateurs peut agir sur la dominance entre allèles du supergène P, limitant l’expression de motifs colorés non-mimétiques.
Résultats espérés :
Ce projet s’intéresse tout d’abord à la sélection exercée sur la dominance par la prédation par les oiseaux. Une première approche consiste à explorer la perception des motifs colorés par les oiseaux en utilisant les modèles de vision animale. En parallèle, des expériences sont réalisées sur le terrain avec des papillons artificiels dont on fait varier les motifs. Les taux d’attaques par les oiseaux sur les différents motifs sont enregistrés afin de caractériser comment des oiseaux généralisent les signaux aposématiques.
La variation naturelle de la dominance dans différentes populations naturelles d’H. numata est explorée, en réalisant des croisements entre individus issus de populations géographiquement distante afin de caractériser les mécanismes responsables de la dominance au supergène P.