Exploitation des milieux aquatiques au Paléolithique moyen en Europe de l’ouest. L’Homme de Néandertal était - il pêcheur ?

Projet
Europe
Appel à projets 2016

Porteur du projet :         Philippe BEAREZUMR 7209 – 

Co-porteur du projet :    UMR 7194 – Marie-Hélène MONCEL

UMR associées :               

Etudiant recruté :            Emilie GUILLAUD 

Période & durée du projet : Sept 2016 – Février 2018

Zone géographique du projet : France, Espagne & Belgique

 

Présentation du projet :

Savoir si les Néandertaliens étaient des pêcheurs reste une énigme. Du reste, ce comportement face aux ressources aquatiques est également l’objet de polémiques pour les hommes modernes du Paléolithique supérieur en Europe. Depuis quelques années, il est maintenant admis que l’éventail des ressources naturelles exploitées était bien plus large que ce que l’on pensait pour les Néandertaliens et qu’ils pouvaient chasser de petites, voire de très petites proies. Le petit gibier, loin d’être négligé, aurait constitué un apport important en période de pénurie et aurait même représenté une habitude pour certains groupes humains. Dans ce cas, pourquoi ne pas considérer la pêche, et en particulier la pêche en eau douce, comme une ressource potentielle, d’autant que la plupart des sites néandertaliens sont situés en bordure de cours d’eau et donc à proximité de cette ressource. Autrement dit, la pêche était-elle être une activité opportuniste, donc occasionnelle, et/ou habituelle des Néandertaliens ?


L’objectif principal de ce projet est d’estimer l’importance des activités halieutiques parmi différents groupes régionaux de Néandertaliens. Notre projet se décompose en deux parties :

  • Une première partie sera consacrée au développement méthodologique. Elle concernera principalement l’aspect taphonomique, comprenant un inventaire détaillé des prédateurs potentiels des poissons (carnivores, aviaires et humains) et des traces qu’ils ont pu laisser sur les ossements.
  • Une seconde partie sera consacrée à l’application de notre méthode sur un corpus de sites du Paléolithique moyen de Belgique, de France et d’Espagne, comprenant des restes fossiles de poissons.


Par ailleurs, nos connaissances sur la biodiversité et la biogéographie aquatiques au Paléolithique au cours des diverses phases climatiques sont encore lacunaires. L’étude d’un large corpus archéologique contenant des restes de poissons contribuera à établir un inventaire plus précis de la présence/absence et de la répartition des espèces de poissons durant le Paléolithique Moyen et permettra une mise en contexte plus fine des ressources aquatiques disponibles pour Néanderthal.

 

Originalité du projet

Sur la base du registre osseux des restes de poissons, peu d’analyses détaillées ont été développées pour le Paléolithique. La question de la capacité ou de l’intérêt des Néanderthaliens pour l’utilisation des ressources aquatiques d’eau douce n’est pas résolue à ce jour. En raison d’un préjugé tenace, quand des restes de poissons figurent parmi le registre osseux, ils sont soit écartés, soit considérés comme des traces du passage d’autres prédateurs.
Jusqu’à maintenant aucune base de données et aucune étude systématique de séries de poissons provenant de sites paléolithiques n’a été réalisée et discutée. Au travers de ce postdoctorat, nous souhaitons donc contribuer à enrichir la connaissance de la variabilité des choix
alimentaires au Paléolithique moyen et au sein des groupes néanderthaliens.