Relations homme-cheval dans les sociétés actuelles et anciennes de l’Altaï mongol. Approche archéologique, isotopique et anthropologique
Porteur du projet Sébastien LEPETZ / Antoine ZAZZO – UMR 7209 –
Co-porteur du projet UMR 7204 – Aurélie COULON
Période & durée du projet : 2 missions (30 jours en septembre 2017 & 15 jours en novembre 2017)
Zone géographique du projet : Mongolie
Présentation du projet
Ce projet a pour objectif de mieux comprendre le rôle du cheval dans les sociétés anciennes de l’Altaï mongol à différentes échelles de temps. Nous nous appuierons pour cela sur le programme de recherche franco-mongol dans l’Altaï mené depuis 2013 par notre équipe, qui vise à mieux comprendre la nature des occupations, les pratiques d’élevage et les gestes funéraires à partir de la fouille de nouveaux sites sur ce territoire. Ce travail s’accompagne d’enquêtes ethnographiques et de campagnes de prélèvements biogéochimiques sur le terrain (animaux et plantes). La géochimie isotopique est utilisée avec succès en archéologie depuis plus de vingt ans pour retracer les traits de vie des animaux. Toutefois, l’interprétation fine des profils isotopiques réalisés le long des tissus à croissance continue (poils, sabots) ou prolongée (dents) nécessite la mise en place d’un référentiel local constitué d’animaux dont les parcours sont connus avec précision. C’est pourquoi nous développons depuis plus d’un an une approche intégrée de suivi des troupeaux par GPS et d’analyse isotopique de leurs tissus (poils, cornes, sabots, dents). Les déplacements journaliers de 16 animaux (chèvres, moutons et chevaux) répartis chez cinq familles d’éleveurs sont enregistrés et transmis quotidiennement sur un serveur accessible depuis la France. Dans le cas du cheval, la confrontation des données isotopiques avec un suivi satellitaire pluriannuel permettra de tester s’il est possible de déceler une/des mobilités sur un parcours de nomadisation ; leur récurrence d’une année sur l’autre ; un changement d’alimentation temporaire imposé par l’éleveur comme un affouragement durant la période de monte par exemple. Les informations recueillies à partir du référentiel actuel serviront à interpréter les profils isotopiques réalisés sur les chevaux anciens issus des fouilles archéologiques que nous menons dans l’Altaï.
Résultats espérés
(1) Mise en place d’un corpus moderne et ancien de poils et de dents de chevaux mongols.
(2) Élaboration d’une chronologie précise des dépôts de chevaux archéologiques dans les deux zones d’étude.
(3) Premières études sur la mobilité actuelle et ancienne des chevaux par l’approche isotopique.